dimanche 13 février 2011

Au Moulin de Tréléon avant l'adduction.

Témoignage de Toussaint Madec au Moulin de Tréléon.
Toussaint est né à Plouguin en 1926. Il est venu au Moulin de Tréléon à l'âge de 11 mois.
Le chemin qui mène au Moulin de Tréléon depuis la route de Bourg-Blanc se poursuit vers Kroas ar Roué en franchissant sur une chaussée le ruisseau le Garo. C'était la digue de la retenue d'eau du moulin. Les vestiges du moulin sont encore bien visibles en contrebas de l'extrémité de la chaussée côté Tréléon, au nord.
Selon Toussaint, le moulin et l'étang ont cessé d'avoir le même propriétaire à la suite d'un partage. Le fonctionnement normal du moulin a donc été empêché par la suite. Pendant la guerre de 1914-1918 il a encore servi pour produire de la farine pour les animaux.
Ce moulin était équipé d'une roue à poids d'eau, c'est à dire à augets, qui actionnait deux paires de meules et une nettoyeuse de grain.
Il y avait une fontaine près du moulin qui servait pour les besoins de la maison. Elle alimentait aussi un lavoir à côté. Toute la lessive se faisait là, l'eau y semblait plus chaude en hiver. Pour les bêtes il y avait le ruisseau pas très loin. Après l'électrification on a pompé l'eau de la fontaine. La pompe électrique était installée dans un appentis près de la maison. Les gens de Tréléon se servaient du lavoir mais ils avaient leur puits, avec le tas de fumier à côté. Le manoir a servi de porcherie à une époque.
Toussaint narre volontiers les péripéties du captage de la source de Pont Cléau. Il n'y a pas de source à Pont Cléau, affirme-t-il. On croyait qu'il y avait une source dans le pré de Jacob, elle figurait d'ailleurs sur le plan cadastral des lieux. Le Conseil Municipal a donc acheté le terrain pour alimenter l'adduction en projet.
En octobre l'entreprise chargée de la réalisation du captage a fait venir une pelleteuse Poclain pour creuser sur soi-disant la source. Quand ils sont arrivés sur le roc et que la machine n'arrivait plus à arracher quoi que ce soit rien ne bougeait. Ils ont signalé le problème à la mairie et on a décidé d'appeler un sourcier. C'était le sourcier le plus fort qu'il y avait, le recteur de Kernouès.
Un jour Toussaint a vu un attroupement dans la prairie, et curieux comme tout il va voir aussi. Le curé était là avec son pendule. Ici y a pas de source, qu'il dit. Pas une goutte qui vient du côté du bourg, comme ci comme ça du côté du bois. Mais y a une arrivée d'eau, donc y a une source quelque part. la source serait à 200 m du creusement, près du poteau électrique actuel à côté de l'entrée. Il y a de l'eau à noyer Milizac, affirme le sourcier. On a donc creusé jusqu'à la limite de la propriété communale pour récupérer le maximum de cette eau.